Avant d’entrer dans la pratique de la formation upbraining, je voudrais vous présenter rapidement ses grands principes. La méthode d’upbraining se fonde sur les travaux du Professeur Reuven Feuerstein. Son intervention aide les enfants dont les capacités intellectuelles n’ont pas été suffisamment exploitées pour leur permettre de faire face aux exigences du cadre scolaire et d’arriver à une bonne intégration sociale. On peut retirer de son enseignement deux grands principes : la modifiabilité cognitive structurelle et la médiation.
Modifiabilité Cognitive structurelle
Il s’agit de la possibilité qu’a l’être humain à changer ses structures de pensée et de fonctionnement mental, émotionnel et comportemental. Si nous décomposons tous les termes de ce concept nous obtenons :
- La modifiabilité, au sens de Feurstein, est la capacité d’adaptation propre aux enfants encouragée et accompagnée par plusieurs éducateurs ou professionnels. En grandissant, les enfants évoluent et ce changement est naturel. Certains apprentissages ne le sont pas. Du fait de difficultés, des enfants apprennent à marcher avec un kiné, d’autres à parler avec un orthophoniste. Pour les accompagner, il convient de dissocier l’être et le faire. Tel enfant n’est pas autiste ou timide : il peut changer. En revanche il manifeste de la timidité à l’égard des inconnus. A définir trop tôt les enfants par leurs comportements, on risque de les enfermer dans des étiquettes qui grandiront avec eux. Le colérique justifiera sa colère car elle est propre à sa personnalité depuis l’enfance. Le timide, même adulte, se réfugie derrière sa timidité pour expliquer son comportement.
- Cognitive : Le cognitif et l’émotionnel sont les différentes approches d’une même réalité, l’intelligence. Les émotions impactent notre concentration, nos apprentissages. Elles peuvent les faciliter ou les ralentir. La peur, la tristesse empêchent sont causes d’échec tandis que la joie ou l’envie de réussir sont des réelles motivations de succès. Aussi il faut travailler sur la reconnaissance des émotions pour les accueillir et les intégrer dans l’accompagnement.
- Structurelle : le structurel s’oppose au conjoncturel comme le processus se distingue du contenu. Selon cette approche, l’enseignant vise le processus et pas le contenu. Le contenu s’oublie très vite s’il n’y a pas de mémorisation à long terme. Le processus en revanche ne s’oublie pas. On se souvient comment faire du ski ou du vélo même après des années sans le pratiquer. En l’espèce, il s’agit d’identifier les grandes fonctions cognitives transversales à tous les apprentissages.
La médiation
Certains enfants peuvent apprendre seuls de certaines expériences. D’autres ne retiennent pas de principes de leur expérience et un médiateur intervient pour les aider à retirer un enseignement de cette expérience. La médiation est l’intervention d’une personne entre l’expérience et l’apprentissage pour permettre à l’enfant de gagner en autonomie. Cette personne ne fera pas à la place de l’enfant mais elle sera le pédagogue qui permettra à l’enfant d’avancer dans les apprentissages.
Un médiateur respecte les 12 critères suivants :
- Intentionnalité et réciprocité
- Sens
- Transcendance
- Sentiment de compétence
- Régulation du comportement
- Recherche, choix et réalisation d’un but
- Partage
- Process d’individualisation
- Défi
- Atteinte d’un but
- Alternative optimiste
- Sentiment d’appartenance
Permettez-moi de développer les trois premiers qui me semblent les plus importants.
- L’intentionnalité cible l’apprentissage, la réciprocité mesure l’adhésion à l’intentionnalité. La première démarche est de capter l’attention par des expressions de visage, changement de tons, se mettre au niveau de l’enfant pour l’accompagner. La réciprocité vérifie que l’apprentissage est maîtrisé. Il faut trouver de l’interaction. Pour un enfant qui ne parle pas, on commence par les interactions du type oui/non. Il peut choisir des images (Makathon).
- Le sens suppose de correspondre aux centres d’intérêt de l’enfant. Un enfant sensible à la musique apprendra plus facilement un enseignement proposé en musique ou en chanson. Un autre stimulé par le grand air comprendra mieux les couleurs en les observant en dehors des livres.
- La transcendance consiste à s’extraire des expériences passées pour en dégager de grands principes tels que la gravité, la force de coriolis ou l’effet venturi.
Pour plus d’informations sur toutes ces critères, je vous renvoie à l’article suivant.