Rennes – septembre 2023
La rentrée scolaire est l’occasion de découvrir les difficultés que rencontrent les parents d’enfants en situation de handicap dans l’affectation d’AESH, accompagnants d’élèves en situation de handicap. Cette année encore Ouest France relate les aventures de parents cherchant une aide humaine pour leur enfant. Le phénomène est tellement répandu que des quotidiens nationaux, comme les Echos, ou des magazines spécialisés, comme la Gazette des communes, s’emparent du sujet.
Demande d’AESH
Nous aimerions bénéficier de cette actualité pour partager une expérience. Au commencement, il y a le dossier à constituer. Il se compose de plusieurs certificats de professionnels suivants notre enfant comme le kinésithérapeute ou l’orthophoniste. Ces certificats ne sont pas obligatoires mais précisent la situation de l’enfant. Ils permettent une étude plus fine du dossier et viennent compléter des formulaires un peu standards. Il s’agit du Questionnaire relatif à l’autonomie de l’enfant (QRAE) et du formulaire de demande unique. Ces questionnaires présentent le niveau de difficultés de votre enfant dans l’accomplissement des tâches quotidiennes. Ils sont complétés par un Gevasco, Guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation, et un PPS, plan personnalisé de scolarisation, afin d’aider l’école à accueillir votre enfant. Enfin, un ou plusieurs PAI, projet d’accueil individualisé, termine ce dossier de demande déjà bien épais. Pour notre part, ces PAI précisent la conduite à tenir en cas de crise d’épilepsie ou à la cantine.
Vous l’aurez compris constituer une demande d’AESH demande un temps considérable. Comptez entre 3 et 6 mois de travail surtout s’il s’agit de la première fois. Ensuite il est conseillé de déposer son dossier auprès de la MDPH en début d’année. Si votre enfant a besoin d’un AESH pour septembre 2023, vous devrez déposer votre dossier complet en janvier 2023. Vers le mois d’avril, la MDPH rend son avis. S’il est favorable, il sera précisé la quantité de temps alloué pour l’enfant. Puis le rectorat recrute l’accompagnant et le propose à l’établissement accueillant votre enfant. Ce recrutement peut prendre du temps et se prolonger au-delà de septembre. Dans notre cas, nous n’avions personne en septembre pour s’occuper de notre fils. J’ai alors rédigé une lettre envoyée à mon député, la mairie de Rennes et le rectorat. Deux semaines après la publication de cette lettre, un AESH était recruté pour mon fils. Voici le contenu de cette lettre en espérant qu’elle serve à d’autres parents :
Lettre ouverte à mon député
« Le 27 août dernier, le rectorat a notifié l’école XXXXX, qui doit accueillir mon fils à partir de septembre, qu’aucune aide n’est disponible pour Marc (5 jours avant la rentrée scolaire). Sans un AESH, Marc ne peut pas être scolarisé. Face à cette nouvelle nous ne savons pas quoi faire. La loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 affirme le droit pour chacun à une scolarisation en milieu ordinaire au plus près de son domicile, à un parcours scolaire continu et adapté. Ce principe est consacré par une loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013. Il me semble que dans le cas de mon fils, ces lois ne sont pas appliquées. En effet « dans ses domaines de compétence, l’Etat met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes handicapés ». Dans la situation présente ce n’est pas le cas. Grâce au directeur de l’école XXXXX, nous avons obtenu un AESH pour 6 heures par semaine ce qui nous permet de le mettre un jour par semaine. Ce sera le jeudi.
C’est en désespoir de cause que je vous écris ce courriel. Je l’envoie également par courrier. Je l’envoie à tous les élus qui me semblent légitimes pour intervenir dans ce cas de figure (adjoint au handicap, quartier Beauregard, solidarité, éducation). J’espère que ce courrier permettra l’application de la loi républicaine. Si ce n’était pas le cas, je pense me tourner vers d’autres personnes que mon histoire pourrait intéresser mais j’espère de tout cœur ne pas en arriver là.
Veuillez recevoir, chère madame, cher monsieur, mes salutations les plus sincères et les plus républicaines. »